Agir pour la planète ? Kezako ?

Les médias et les publicités, nous inondent de messages nous exhortant, souvent dans un but mercantile (le "green washing"), d'"agir pour la planète" . Mais en fait, si on y regarde de près, notre potentiel de réduction d'émission de CO² individuel, notre potentiel d'actions pour la planète, quel est il par rapport aux émissions totales de CO² françaises

Noyé sous le carbone !

En France, chacun d'entre nous émettra en moyenne 9,2 t de CO² par an : la France a émis 408 millions de tonnes équivalents CO² en 2022 . Ces émissions se répartissent surtout dans le secteur des transports, principalement routier, le plus gros émetteur chez nous, puis dans l'agriculture et l'industrie qui suivent de près, avec ensuite les bâtiments et la production d'énergie qui chacun ont une part significative certes mais moindre. Je n'émets que 10 t dans 400 millions de carbone ? En quoi suis-je concerné ? Quel peut être mon impact ? Que puis je faire, à mon échelle ?

Réduire 80 % de nos émissions personnelles : mission possible ?

Si nous voulons atteindre l'objectif, fixé par l'Accord de Paris de 2015, de limiter le réchauffement de la planète à 2° d'ici 2050, et la neutralité carbone, les émissions de la France devraient être réduites de 400 à 80 millions de tonnes de CO² en 2050. Chacun d'entre nous devrait réduire ses émissions d'environ 2 tonnes de CO² par an soit une réduction de 80% de nos émissions par rapport à aujourd'hui ! Comment faire ? Est-ce possible ? Si oui, comment le faire ?

Impact négligeable de nos actions

Différents scénarios, reflétant différents niveaux d'engagement de nos concitoyens , ont été développés par des spécialistes (en particulier Carbone 4) pour identifier les comportements que nous devrions avoir pour réduire nos émissions, et estimer leur impact chiffré sur nos émissions personnelles. Le scénario "le plus efficace" nous permettrait de réduire de seulement 25 % notre empreinte soit une réduction d'environ 2,5 tonnes de CO² par an et par personne ce qui ramènerait nos émissions à 7,5 t de CO² par an dans le meilleur des cas. Et cela comment ? En réduisant principalement notre consommation de viande (pour 1,1 tonne) et d'autres actions avec des impacts bien moindre, comme la mobilité (vélo), le covoiturage, arrêter de prendre l'avion, acheter moins de vêtements neufs, pratiquer une alimentation locale, mieux piloter son chauffage, ...

L'Etat, et les entreprises, clef de la Transition

Malgré l'importance de ces actions individuelles, la responsabilité du changement ne peut donc pas reposer uniquement sur nous, individus, citoyens. L'Etat, les collectivités locales et surtout les entreprises doivent nous accompagner, nous citoyens et citoyennes dans cette transition, notamment grâce à des politiques de sobriété reflétant " un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui évitent la demande en énergie, matériaux, sol et eau tout en offrant à chacun une vie décente dans les limites planétaires ". Seul un tel changement de système permettra d'atteindre la neutralité carbone.

Resister au greenwashing : tous unis

Certaines entreprises pétrolières (comme BP, Shell, ExxonMobil, TotalEnergie) et manufacturières, ont effectivement utilisé le concept d'"empreinte carbone individuelle" , repris dans les médias, dans leurs communications, souvent dans le cadre de campagnes visant à nous culpabiliser en tant que citoyen, consommateur. Ces campagnes ciblaient la réduction individuelle d'énergie , notre responsabilité en tant que consommateurs...plutôt que vers ces entreprises, les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre , et leur inaction. Elles visent à déplacer la responsabilité des émissions de gaz à effet de serre des entreprises vers les individus. Ces campagnes sont aujourd'hui qualifiées de "green washing" visant à retarder l'action climatique : en effet ces sites industriels génèrent environ 20 % des émissions nationale de CO².

Mobilisation collective pour réduire le carbone

En conclusion, à notre niveau, les actions collectives les plus efficaces pour réduire l'empreinte carbone se concentrent sur les secteurs les plus émetteurs et impliquent une mobilisation à grande échelle. Voici quelques axes à promouvoir :

  • Réduire notre consommation de viande bovine, responsable de plus d'une tonne de nos essisions/an
  • Promouvoir et développer les transports en commun et les infrastructures cyclables pour réduire l'usage de la voiture individuelle
  • Encourager la rénovation énergétique des bâtiments à l'échelle des quartiers ou des villes
  • Soutenir la transition vers une agriculture et une industrie plus durable et moins émettrice
  • Favoriser l'économie circulaire et le recyclage au niveau local et régional

Compléter l'action individuelle par le systémique

Cependant, il est clair suite à notre analyse ci dessus que ces initiatives individuelles devront être complétées par des politiques publiques ambitieuses et des transformations à l'échelle des entreprises et des institutions, bref un changement systémique.

Et le meilleur amplificateur pour le faire, depuis chez vous, avec votre téléphone, ordinateur, et quelques euros, est de soutenir la plateforme herocircle une plateforme unique au monde, concçue pour financer directement les solutions climatiques portées par les citoyens, par vous, par nous tous. (https://herocircle.app/fr-FR)

Transition écologique temoin ou acteur de notre avenir à toust

Par contre, et je terminerai sur une note optimiste, malgré l'impact individuel limité de nos actions, l'effet cumulé des actions de millions de citoyens est considérable : nos choix, nos comportements, nos achats, envoient un signal fort aux entreprises et aux décideurs politiques, les incitant à accélérer la transition écologique.

Partager cet article